Challenge National de Trail - L'ASCE 33 rafle la mise
Super week-end passé avec les différentes ASCEE pour ce challenge national. Accueilli vendredi soir sur place, on a pu profiter du week-end pour (re)sympathiser avec des gens venus des 4 coins de France, et se donner à 100% lors de la course.
Après une matinée "découverte de yoga" pour ma part à Vaison-la-Romaine où on logeait, la course avait lieu à 14H l'après-midi à Beaumes-de-Venise. Il faudra que je vérifie, mais on partait sur 30km (30,7 à ma montre) et 1600m de D+ (+/- 200m).
DépartRapide ! On fait un tour dans la ville en sortant par la partie haute. 4 mecs s'échappent de quelques mètres, et je suis à distance. Au km1, le grand favori annoncé (Brochot) me dépasse et recolle devant. Je fais de même au km2 avant la première grimpette !
km 2 à 7Première grimpette de plus en plus sèche au fur et à mesure qu'on monte. 3 hommes prennent les devants, et je suis à distance avec un mec dans le porte-bagages que je n'avais encore jamais vu, mais qui va gagner (Clément Petitjean, de retour de blessure lui aussi). On grimpe ensemble sur un parcours terreux, et irrégulier qui m'oblige à le laisser partir au km4 où je connais un premier coup de mou. Sûrement un départ trop rapide pour moi conjugué à la chaleur moîte du jour (28°C, soleil un peu voilé mais temps orageux et très peu venteux sur cette partie).
km5 : je retrouve un peu de rythme dans cette partie irrégulière avant d'aller chercher la 2ème grimpette km7. Je bois pas mal pour le coup, moi qui suis habitué à boire bcp moins, et me retrouver des fois avec de l'eau à l'arrivée toujours dans le camel. Je prends aussi mes premiers fruits secs de peur d'être un peu léger en sucre (repas un peu trop light ?)
km 8 à 152ème montée, on passe la bifurcation entre le 30 et le 15km, et j'ai dépassé un concurrent. Je suis donc 4ème et seul dans ma progression. La pente se raidit, le chemin devient un peu plus rocailleux et piégeant. Il faut rester vigilent en permanence. En haut, passage à la corde sur une portion de 8 à 10m : marrant car peu courant. Derrière, portion descendante irrégulière sur un sol alternatif : tantôt du chemin, tantôt un sol calcaire.
La 3ème montée arrive vite. Et on atteint le point culminant du jour (590m environ) au km 9,5/10. Avec la descente, j'essaie d'en profiter pour travailler cet aspect déficient de ma pratique, tout en relâchant sur d'autres portions, presque planes mais très peu nombreuses. Je me fais d'ailleurs mal à ce moment-là en manquant de chuter à 2 reprises, mais surtout en prenant un coup juste en dessous et en dessus du genou avec une branche qui empiétait sur le single. Ce profil est très cassant et ne permet aucun repos ! Des passages en longeant les collines (Dentelles de Montmirail) qui sont un peu plus calcaires et permettent par moments d'envoyer un tout petit peu, retenu par ces calcaires épais au sol.
km12, je suis revenu à 20" du 3ème, que je vois au loin, mais je ressens le besoin de souffler un peu : le plus dur arrive. Je cours donc en retenue jusqu'au km15 pour récupérer et pouvoir ré-accélérer ensuite. La tactique est en place mais la réalité...
km 15 à 23,5Revenu seulement 4 jours plus tôt de mon périple de reconnaissance du Sancy, je pense que j'ai un peu pêché physiquement, ainsi que du manque d'entraînement consécutif au mois de juillet compliqué où je n'ai pas pu courir. Résultat : je subis plus longtemps que je ne l'aurai souhaité. J'essaie de me rappeler dans ce cas-là que c'est un entraînement déguisé que je fais (je le voyais vraiment ainsi au départ) et que je ne dois rien lâcher, d'autant que mes parents sont descendus me voir pour l'occasion !
km17 : le seul ravito supposé du parcours. Je prends finalement le temps de boire 2 verres d'eau et en m'en versant un autre dans le collier. La montée arrive vite, et j'en chie ! Je marche énormément, mais j'essaie de ne pas lâcher. Je croise des bénévoles à la traversée d'une route qui me dit : "Allez, il faut passer cette bosse, et plus que 2 sommets ensuite !". Pas encourgeant alors que je m'aperçois, à ce moment-là, que je n'ai plus d'eau dans le camel. Il reste 11km à parcourir... J'en profite alors pour m'enfiler le gel énergétique que j'avais emmené censé apporter du sel pour compenser ce manque d'eau.
km21 : dans l'avant-dernière grimpette, je gère au mieux. J'essaie d'entendre si les encouragements derrière moi résonnent pour savoir si je me fais remonter.
Ah oui, entre le km13 et le km17, on m'annonce 4ème... Puis 3ème alors que je n'ai vu personne en détresse ni doublé personne. Un mec s'est trompé de trace, me propulsant 3ème.
Passage en haut, on descend un peu, et je retrouve mes parents venus me voir à 2 points longeant la route. Ils m'encouragent et me poussent à essayer d'en remettre, car devant, le leader semble piocher. Je monte comme je le peux. Par moments, ça va un peu mieux, mais j'ai vraiment l'impression de ramer comme pas possible. Le sommet semble approcher, et il restera 7km avec un peu de descente pour commencer...
km24 à arrivéeJe prends un bon rythme sur cette nouvelle descente piégeuse, où il est compliqué d'aller vite. ça tape dans le physique ! J'ai vraiment hâte d'en terminer, car je sens que je risque de choper des crampes, à être déshydraté comme ça en prend le chemin ! Le ravitaillement solide que je me tente ne passe pas, tellement j'ai la bouche sèche.
km27 : et là, surprise ! L'ultra favori, qui menait les débats, est à portée à 150m. Je n'y crois pas réellement, mais c'est bien lui : B. Brochot est à pied, pendant que je suis toujours en train de trottiner. En passant, je m'inquiète en lui demandant : "panne d'essence ?". Il me répond qu'il a un horrible point de côté. Bref, il va pouvoir se refaire la cerise, donc autant profiter de cette aubaine pour tenter de creuser l'écart. Nous rattapons los des 3 derniers km les concurrents du 15, et réalisons le même fin de parcours. Dur ! La quasi monotrace le long du cours d'eau oblige à dire "pardon" systématiquement pour nous laisser passer. Entre les filles avec les écouteurs dans les oreilles qui ne t'entendent pas et certain(e)s qui mettent un moment avant de te laisser passer, c'est difficile de se frayer un chemin.
A 2km de l'arrivée, un mec s'énerve, enfin je crois quand je lui demande pardon. J'attends une ouverture, la trouve, et ne fait pas de vague. Mais le gars s'énerve : "mais je t'ai dit de me dire gauche ou droite quand tu voudrais passer". Manque de lucidité pour l'u et/ou l'autre, on s'est pas compris. Mais il va rester énervé toute la fin (m'a raconté mon collègue que j'avais remonté juste avant). Le problème est que si on attend sagement derrière, on n'avance plus. Et c'est d'ailleurs peut-être ce qui me coûtera la 2nde place.
3 traversées du cours d'eau plus tard, on va sortir de là et terminer les 500m de bitume restants... Quand Brochot me remonte et me dépose. Déshyraté, je n'ai pas envie de batailler, pas venu non plus pour ça de base. Au loin, à 150m de la ligne, sur le pont, mon père gesticule en m'informant qu'il est juste devant, je trottine et lui fait comprendre que je le sais, et qu'il m'est impossible d'aller le chercher.
RésultatsJe termine à une excellente 3ème place en 3H19'49", à 13' du vainqueur et à 40" de la 2nde place : un cador du peloton qui évoluait sur ses terres. Ce n'est donc que super positif !!
Côté Challenge MEDDE, je termine ainsi Champion de France avec une marge conséquente de 30' sur le 2nd, qui venait de Côte d'Or. Revanche prise sur la course 2 ans plus tôt où j'avais terminé 2ème...
Sur la course courte, le 15km, mon collègue qui découvrait le trail a mis 2H25' pour les boucler un peu au-delà de la 200ème place; mais nos vitesses moyennes cumulées nous permettent de faire remporter le Trophée équipe à notre ASCEE !! On ne se sera pas déplacé pour rien.
J'essaierai de mettre quelques photos en ligne quand elles seront disponibles.
Quelques balafres sur la jambe gauche mais sinon, ça roule. J-13 avant les Championnat de France de la discipline où là, je serai beaucoup moins à la fête...