Relais du Trail des 3 pics - samedi 25 juillet
Vendredi 21HAu coeur du village d'Arbas, je suis redescendu en voiture au niveau de la mairie où avait lieu la remise des dossards et où l'organisation s'affaire dans les préparatifs. En train d'échanger avec mon parrain (membre important de l'organisation), M. Laurent Gontier vient d'arriver d'Albi. 2 ans que l'on ne s'était pas vu... La dernière fois, c'était lors du champ. de France de Trail du Ministère, en juin 2013. Nous voilà cette fois-ci en équipe pour une petite aventure dans le Piémont pyrénéen.
Samedi 5HL'heure des braves ! Réveillé depuis 40mn, direction le salon de l'auberge pour petit-déjeuner tous les 2. La motivation est là, nous sommes bien reveillés et prêt à aller braver le temps maussade qui sévit dehors. Tartines pour chacun, un petit thé et nous finissons de nous préparer pour aller retrouver notre 3ème relayeur, qui fait la voiture pour nous emmener au départ, à 45mn de voiture.
6H50Nous voilà sur place. La majorité des concurrents sont présents, et pas mal se pressent pour retirer leur dossard ce matin-même. Je pars m'échauffer sur la route, car j'ai en charge de faire le premier relais. J'en profite pour tester mon tendon douloureux depuis 2 grosses semaines. Je ne suis pas confiant, mais ça ira bien. Des petits soucis de matériel et un point météo nécessaire contraint l'organisation à décaler le départ de 20mn. Mis à part un raccourcissement de 2,6km du 3ème tronçon (nous concerne pas), rien de plus "négatif" n'est annoncé pour l'heure.
7H50Le plaisir avant tout ! Contrairement à d'habitude (et avec les soucis de chronométrage), je suis placé au coeur du peloton, dans le 2ème tiers des participants, et non pas devant sur la 1ère ligne. L'objectif reste quand même, une fois parti, d'essayer de courir avec les mecs devant.
DEPART Forcément, je piétine pas mal les 150 premiers mètres, avec la quasi impossibilité de doubler. Je profite des rares opportunités pour me replacer. Virage à droite au bout de 300m et sous-bois où je suis déjà loin de la tête : La partie est descendante, et je double un à 1 les concurrents.
Après 1,5km de course, la situation se stabilise. 1 mec est parti devant, un groupe de 5 le suit à une dizaine de secondes. Et je figure en 7ème place à 20sec de ces derniers. On emprunte la route départementale sur 200m - montante - où Lolo et Dominique (notre 3ème relayeur) sont présents avant d'aller chercher le lieu du relais. Lolo m'encourage et - même si je commence déjà à me ressentir de ce foutu tendon - je prends une bonne allure pour fondre rapidement sur le groupe me précédant. Virage à gauche après un peu plus de 2km, et nous attaquons la montée sur un sol mi caillouteux, mi chemin.
km 2,3 à 6Je suis déjà revenu sur le groupe devant. Après, comme le départ est commun entre les relayeurs et les mecs en solo, je ne me préoccupe même pas de savoir si ce sont des relais ou solo qui occupent le groupe. En moins de 200m, j'ai dépassé tout le monde et personne ne prend ma foulée. Petit passage sur une route forestière, et on attaque le vrai hors d'oeuvre.
km2,7, je rattrape et dépose le 1er qui commençait à marcher sur une portion où il était encore possible de courir ! Me voilà donc déjà en tête sans avoir été "à fond". Forcément, je me dis à ce moment-là qu'il y a largement moyen de me faire plaisir et de contrôler a minima pour virer en tête au bout du relais, sans se faire mal ni mal gérer ma course. Aussi car je me doute que mon parrain est présent aux points "relais". Alors si je pouvais franchir la ligne en tête...
La montée est très sévère !! Je marche très souvent, mais essaie d'optimiser la marche au possible.
Ah oui, la
météo est
capricieuse : plafond nuageux bas, petites averses en cours d'ascension et fraîcheur relative. Tout le contraire du mois de juillet et du temps le lendemain même. Je ne suis qu'à 800m d'altitude encore... Sommet identifié à 1680m ! Y'a encore du boulot ! Le sol est donc relativement glissant, y compris dans ce sens de la montée avec quelques rigoles de boue que j'essaie d'éviter.
Monotrace souvent, quelques passages à travers champ, ou de piste forestière vers le km5. Je suis seul au monde ! ça descend sur 5-600m sur cette piste, le temps d'aller choper la 2ème longue portion amenant au Pic du Gar.
Je repars les mains sur les genoux, ayant pu ranger mes poches à eau vides que je tenais à la main...
km 6 à 10Alors que je suis encore en forêt, je vois sur les côtés que je suis en train d'entrer dans le plafond nuageux. Ouch ! ça laisse augurer une bonne humidité et fraîcheur plus haut... Je poursuis la montée en me motivant, en pensant à boire dès qu'un petit moment avec une pente moins sévère me le permet et mange une moitié de barre énergétique : il faut penser à la descente qui viendra. D'ailleurs, km7, le vent fait une apparition très marquée : à tel point que je n'attends pas d'être au sommet pour enfiler ma veste gore-tex !!
km7,5-8 : ça y est ! Je navigue vers 1300-1400m d'altitude, et la végétation se raréfie. Purée de pois ! Visiblité de l'ordre de 80-100m à tout casser, ça n'a pas aidé à repérer le parcours d'ailleurs par moments où je m'arrêtais net, mais bon.. C'est le jeu !
km8,2, un bénévole au "point de relais 10" à l'écouter annonce au talkie que le premier concurrent est là. Il m'ouvre la route sur 50-60m et me dit qu'il me reste 500m pour arriver au sommet. Bon, en réalité, il y aura plutôt 8-900m pour l'atteindre, voire plus.
Je me retourne : personne. Faut dire qu'avec la visibilité restreinte, je ne vois pas bien loin. Je suis au paradis : tout est blanc et je suis là, à même me demander à un moment ce que je foutais là. lol
La pente est raide pour finir, sur une rigole boueuse que j'essaie d'esquiver par l'herbe sur les côtés... Mais avec un sacré dévers désagréable à la marche.
km9,5 environ : me voilà quasiment au niveau du Pic du Gar. Les organisateurs nous diront après coup qu'il ne faisait... Que 3°C au Pic !! 2 personnes sont là, me regardent passer et me demande si ça "va" au niveau du balisage : je leur réponds que c'est un poil galère par endroits, mais que ça va puisque je suis là (lol).
km 10 à 13Entame de descente terrible ! De nombreux petits cailloux jalonnent le chemin, sortent de terre et sont rendus ultra glissants par ce temps. Je suis littéralement "à pied" voire à l'arrêt à de nombreux moments pour négocier les endroits délicats et essaie de me faire violence à d'autres. Il faut que j'offre un bon matelas à Lolo pour la suite ! ça serait sympa : il ouvrirait lui aussi la route
Quelques rares parties roulantes au milieu, des petites grimpettes sur quelques dizaines de mètres et une réelle difficulté à trouver le chemin à 3-4 reprises.
km12 : un bénévole que je croise me demande à nouveau si c'est facile à trouver la route : et je lui avoue que j'ai à 2 reprises failli me paumer mais bon.. ça ira bien ! Je suis tout seul, je n'ai donc que ma paire d'yeux au milieu de ce nuage bas pour m'orienter. Derrière, ils seront plusieurs sûrement. Le bénévole me dit aussi :
prudence dans cette partie Et je comprends vite pourquoi...
Je descends une pente raide, dans une sorte de champ avec une trace "boueuse" à souhait, avec la boue qui se colle sous la godasse. Aussi, sur chaque appui, c'est la glissage plus ou moins maîtrisée, qui me vaut d'ailleurs un premier "
cul à terre" au milieu de ce passage. la fin de cette portion, la pente un peu moins forte m'incite à "envoyer" un peu pour moins subir et économiser mes quadris.
km 13 à 18Je ne me rappelle plus exactement comment s'effectuer la transition, mais j'avais repéré sur google qu'on terminait par une piste forestière roulante ou un peu pentue : je la démarre km13. Si ma montre ne se craque, j'ai donc 5km pour envoyer du pâté et augmenter ma marge sur les poursuivants : mauvais descendeur que je suis, je suppose avoir perdu du temps dans ces 3 premiers km de descente. Je pense à me restaurer, et attaque la plupart du temps. Ma vitesse est rapide et réveille à nouveau mon tendon endolori : tant pis ! Aller moins vite n'empêchera pas la douleur. La piste est large, avec de petits cailloux et je traverse à 3 reprises des passages canadiens.
ça y est, la fin est proche ! Je croise 1 ou 2 coureurs relayeurs en train d'effectuer leur entraînement en sens inverse... Et le 3ème sur lequel je tombe est Lolo !
"Ah ! Tu m'attendais pas si tôt, hein ?". J'avais pronostiqué 2H tout au plus... Ma montre affiche 1H59 lorsque nous courons ensemble en direction du lieu de badgeage. 2mn à courir ensemble où je lui file couverture de survie et le sifflet (oublis initiaux de ma part - matériel obligatoire) et l'avertis de la dangerosité de certains passages et du caractère glissant des chemins et prairies.
2H01' et quelques, nous arrivons au relais ! On me badge, puis on le badge... Mais au lieu de l'autoriser à faire demi-tour à droite, on indique à Lolo de passer en contrebas sur un itinéraire bis ! La décision vient d'être prise il y a 10mn environ, et Lolo l'ignorait donc jusqu'ici : la terrible montée vers le Pic du Cagire est annulée car le PGHM ne pourrait pas intervenir tellement le plafond nuageux est bas ! Lolo écoute les consignes pendant 20sec puis se lance à l'assaut de sa course. Je lui souhaite bon courage et prend le temps de récupérer 2mn. J'en profite pour échanger avec notre 3ème relayeur, surpris que j'arrive le 1er ici. J'avais évité au préalable de lui dire que je n'étais pas non plus - de base - pas le premier touriste en matière de trail
km 18 à 30Informations contradictoires, mais le circuit de substitution aura comporté 12km au lieu de 14; et 300m de D+ au lieu des 1000 au programme. Lolo vous racontera sa course mieux que moi; mais il était après-coup forcément déçu de n'avoir ps pu gravir le Pic, alors qu'il s'était préparé mentalement à cette difficulté.
Notre 3ème relayeur voulait attendre un copain à lui pour lui filer des affaires, s'il en avait le besoin. Du coup, je pars trottiner pour récupérer. ça fait 5mn que je suis arrivé et que Lolo est parti et personne d'autre n'a encore franchi la ligne. Les résultats sont disponibles depuis hier soir :
http://chrono.geofp.com/l3p2015/v3/
Relais 1 (18,1km - D+ = 1200m) : je franchis la ligne en tête, avec 9'43" d'
avance sur le 2nd et le 3ème, des coureurs solo; et
10'19" sur le 2nd coureur en équipe-relais ! Temps scratch = 2H01'02"
Relais 2 (environ 12km et D+ = 300m) : Lolo franchit
largement en tête la ligne, avec 12'36" de marge sur le 2nd, le 1er coureur solo; et
12'45" d'avance sur le 2nd coureur en équipe-relais !! Temps scratch = 3H01'41" (1H00'20" environ pour Lolo)
Ultime relais (environ 17,5km - D+ = 900m) : notre 3ème larron a fait ce qu'il a pu. Notre équipe termine 10ème en 5H40'56" (temps de 2H39'15" pour notre ultime relayeur, contre 1H46'18" pour le vainqueur final du relais) pour 47,5km corrigés environ et 2400m de D+.
Bilan1) Hyper content d'avoir pu réaliser une course en commun avec Lolo ! Même si ça m'embête qu'il n'ait pas pu effectuer le tracès initialement prévu, ce qui l'a un peu chagriné, et je le comprends.
2) Content de notre prestation à tous les 2 ! On y allait avant tout pour le plaisir de partager notre passion, et s'amuser. Et résultat, on a mené la vie dure aux concurrents en franchissant nos lignes d'arrivées respectives avec une sacrée marge sur les autres !
3) Météo capricieuse, mais ça n'a pas empêché de passer 24 très bonnes heures, autour de la course à pied.. Et des bières !
N.B : Lolo est en congés. Je lui laisse le soin de faire son récit. Mais par respect à sa demande ce week-end, sans son accord, je ne diffuserai pas les quelques photos prises ce week-end. Faîtes-le changer d'avis !! Car elles sont sympas...